Jeûner pour guérir

Le jeûne, une nouvelle thérapie

 

 

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Le jeûne, arme redoutable contre les maladies de civilisation

 Depuis un demi-siècle en Allemagne en Russie et aux États-Unis des médecins explorent cette piste thérapeutique.

La restriction calorique a un effet thérapeutique, alors peut-on augmenter cet effet avec le jeûne ?

Par quel mécanisme le jeûne agit-il ? Pour quelles pathologies est-il efficace ?

Les résultats sont étonnants, notamment dans le traitement du cancer.

C’est une nouvelle approche dans le traitement du cancer.

40 années d’études scientifiques menées en ex-URSS sur des milliers de malades, totalement inconnues en Occident. Ces travaux ont donné naissance à une méthode rigoureuse mise en pratique ici.

Centre de jeûn à 100 km des rives du lac Baïkal : sanatorium de Goriachinsk.

Les cures de jeûne sont remboursées.

Natalia Bataeva medecin chef : le jeûne est une méthode universelle qui peut être efficace contre plusieurs maladies.

Arthrose : 15 jours de jeûne puis 7 jours de sortie de jeûne.

Le jeûne fait peur : personne ne sait comment son corps va réagir à l’absence de nourriture.

Pendant le jeûne, il n’y a pas vraiment de manque d’éléments nutritifs. On peut observer une diminution du taux de vitamines C,D,E.  Mais ces pertes ne sont pas critiques.

En 15 ans, 10 000 patients ont suivi ici une cure de jeûne.

Pour des problèmes de diabète, d’asthme, d’hypertension, de rhumatismes, d’allergies.

Près de deux tiers d’entre eux ont vu leurs symptômes disparaître après une ou plusieurs cures de jeûne.

Le traitement est d’une simplicité biblique : boire de l’eau et uniquement de l’eau pendant 12 jours en moyenne.  Rien d’autre n’est ingurgité.

Certains jeûnes peuvent durer trois semaines selon la gravité et l’ancienneté de la maladie.

Pour les affections chroniques, la prise de médicaments est interrompue en deux ou trois jours.

Les patients sont placés sous surveillance médicale : ce point est essentiel.

Pas question de se lancer seul dans l’aventure du jeûne

Tous le disent : « le plus difficile n’est pas de se priver de nourriture ».

La sensation de faim disparaît au bout de 2 ou 3 jours.

Le passage délicat c’est ce qu’on appelle ici, la crise d’acidose : sensation de faiblesse, des nausées ou des migraines. C’est le prix à payer, pour l’adaptation de l’organisme à ce changement radical : Le corps doit apprendre à vivre de ses réserves.

Le troisième jour est souvent le plus difficile car c’est au troisième jour que survient l’élimination, la désintoxication. C’est donc généralement au troisième jour que l’on ne se sent pas très bien, mais après, ça va mieux car l’organisme se nettoie. Et ça va de mieux en mieux.

Selon les médecins Russes, l’arrivée de cette crise marque une étape essentielle dans le processus de guérison. En changeant son mode de nutrition, le taux de l’acidité dans le sang augmente. Pendant la crise toutes les maladies s’aggravent. Parfois même les patients ont des douleurs très fortes, comme dans le cas de migraines ou de rhumatismes. Mais cela ne dure pas très longtemps : pas plus de 24 ou 36 heures.

Cette crise est le signe d’un profond bouleversement dans le corps. L’organisme doit se nourrir de lui-même.

Mais comment peut-il fournir le carburant nécessaire à sa survie ?

Le corps dispose de trois carburants:  les glucides, les lipides et les protéines.

Le carburant essentiel, c’est le glucose, celui dont le corps a absolument besoin pour fonctionner.

Le cerveau ne peut s’en passer.

Mais après un jour de jeûne, le stock de glucose est épuisé. Comment l’organisme va-t-il donc s’adapter ?

Il va très vite fabriquer du glucose à partir des protéines, c’est à dire surtout à partir des muscles.

Il va aussi puiser dans ses réserves de lipides, les graisses pour créer un substitut de glucose. Ce carburant du jeûne se nomme corps cétonique. Ce sont désormais ces corps cétoniques qui vont alimenter principalement le cerveau. L’opération s’effectue dans le foie, véritable usine de transformation de l’organisme.

Après la crise, le corps trouve donc un nouvel équilibre.

Les soins aident à mieux supporter le jeûne : lavements intestinaux, sauna, enveloppements, massages.

Les Médecins Russes conseillent 2-3h d’exercice physique quotidiens.

Tout converge vers un même objectif : stimuler les organes d’élimination. Les reins, les intestins, le foie , la peau, les poumons sont sollicités. Il faut permettre au corps d’éliminer les déchets du métabolisme.

Mais si le corps s’adapte, la tête ne suit pas toujours au même rythme.

Les patients l’ont constaté : le psychisme influence l’organisme au point de lui faire croire parfois

à des besoins qu’il n’a plus. Le troisième jour est le plus pénible : ce n’est pas l’estomac qui réclame, c’est la tête ! Dans la tête tu vois des chips, du coca, de la viande, plein de viande.

Lorsque cette faim psychique disparaît, les sens s’aiguisent et une certaine euphorie s’installe.

Les patients éprouvent  une sensation de liberté et on a la sensation d’être plus forts.

« Si je peux jeûner, je peux tout faire ».

 

Mais comment le jeûne fonctionne-t-il donc ?

Comment expliquer que deux tiers des patients se sentent mieux ?

Est-ce un effet placebo ?  un effet de l’euphorie qui gagne le cerveau ?

A t-on mesuré avec des instruments objectifs les changements que tous décrivent ?

Pour comprendre, remontons 60 ans en arrière, à une époque où l’Union soviétique était une forteresse, une époque où les chercheurs n’avaient pas le droit de franchir le rideau de fer.

Les recherches étaient menées dans le secret des laboratoires, loin de l’Occident.

Rencontre entre un chercheur à la pensée originale et le hasard.

Moscou : hopital Korsakov. Les camisoles chimiques remplacent les camisoles de force, mais le traitement gagne à peine en humanité.

Confronté un jour à un patient prostré qui refuse de se nourrir, un psychiatre Youri Nicolaiev se démarque : il décide de laisser agir l’instinct du malade, de ne pas le forcer à manger comme c’était la règle.

Dans ses carnets, le psychiatre note avec surprise : À partir du cinquième jour, son négativisme à commencé à diminuer. Le malade a commencé à ouvrir les yeux. Le 10e jour, il s’est mis à marcher. Mais gardait toujours le silence. Le 15e jour il a bu un verre de jus de pomme laissé sur sa table de nuit. Ensuite il est allé se promener, à commencer à revenir à la vie sociale.

L’homme finalement se rétablit. Un malade mental soigné par un jeûne : le cas était unique.

Étonné par l’efficacité quasi miraculeuse du traitement, le médecin russe Youri Nicolaiev a continué à l’expérimenter, à le développer. Le succès dépasse les prévisions : la liste d’attente des patients s’allonge. Nicolaiev traite des schizophrénies, des dépressions, des phobies, des syndromes obsessionnels, pour une durée moyenne du jeûne de 25 à 30 jours,  parfois même 40.

Le fils de ce médecin se souvient de l’opposition de plus en plus forte du monde médical de l’époque. Les médecins étaient opposés aux jeûne car ils n’en comprenaient pas l’essence.

Les gens ont l’habitude de penser que le fait d’avoir faim est un malheur.

Il faut mettre la tête à l’envers pour accepter que le jeûne puisse soigner.

Et c’est d’autant plus difficile pour un médecin que pour un homme ordinaire.

Faire taire les critiques, marquer l’histoire scientifique: Nikolaïev entreprend un vaste programme de recherches. Des examens physiologiques, biochimiques, des paramètres hormonaux, des tracés d’encéphalogramme sont étudiés pendant et après le jeûne sur des centaines de cas.

Les psychiatres établissent des correspondances entre les changements observés dans le corps pendant le jeûne et l’amélioration du malade. Le jeûne a non seulement un impact sur les maladies mentales, mais aussi sur toute la personnalité. Le docteur Valéry Gurvich, psychiatre de l’institut psychiatrique de Moscou a travaillé à 18 ans dans l’équipe du Dr Nikolaiev et dit : Le jeûne a un effet stimulant et antidépresseur. L’effet stimulant a lieu pendant la première semaine du jeûne. Et l’effet anti -dépresseur au moment de la ré-alimentation. Le troisième type d’effet, c’est l’effet sédatif, calmant. On l’observe après la crise d’acidose. Nicolaiev traite 8000 patients par le jeûne avec un net progrès pour 70 % d’entre-eux.

Six ans plus tard, ils étaient encore 47 % à avoir maintenu cette amélioration.

Certains pouvaient reprendre une vie sociale, fonder une famille.

Autre surprise : Nicolaiev et son équipe remarquent que non seulement le psychisme des patients s’est amélioré, mais leur maladie somatique aussi : hypertension, polyarthrite, asthme, diabète, eczéma. Il interpelle les pouvoirs publics. Le ministère de la santé, sceptique lance alors une campagne de vérification de ces résultats. Nous sommes en 1973. Il mandate 2 professeurs reconnus pour vérifier cela.

Le Pr Alexey Kosokov, pneumologue à l’institut IP Pavlov de Saint-Pétersbourg dit : jusque-là je ne connaissais rien au jeûne. J’ai donc travaillé pour vérifier si la méthode marchait et expliquer pourquoi. Le professeur Valéry Maximiv, professeur de gastro-entérologie à l’Académie des sciences médicales dit : il a fallu étudier la sécrétion de l’estomac, du foie, du pancréas, de l’intestin, le paysage bactérien, le statut de l’immunité, l’échange des minéraux et des vitamines.

Les travaux se multiplient avec des milliers de patients. Les chercheurs confirment les résultats de Nicolaiev.

Ils établissent des listes précises d’indications et de contre-indications au traitement par le jeûne.

Indications du traitement par le jeûne : pathologie des bronches, pathologies cardio-vasculaires, de l’estomac, de l’intestin, digestives, endocriniennes, articulaires, osseuses, dermatologiques.

Contre-indications du traitement par le jeûne : cancer, tuberculose, diabète de type 1, hépatite chronique, thrombo-phlébite, anorexie.

 

Mais comment expliquer l’effet du jeûne ?

Le jeûne provoque un état de stress,  ce qui relance les mécanismes d’auto régulation, de sano-génèse qui restent d’habitude inactifs à cause de notre mode de vie. Le stress serait donc le point central. Le stress c’est une réaction d’adaptation à un changement de l’environnement, il s’il y a privation de nourriture.

Confronté à cette privation de nourriture, l’organisme déclenche l’alerte.

Ce qui provoque un bouleversement hormonal et neuro-endocrinien. Des hormones mobilisent les réserves du corps. Certaines ont aussi un effet anti-inflammatoire. Pour ces médecins Russes, ce sont ces mécanismes d’auto régulation qui induisent les effets thérapeutiques. Ainsi de nombreux paramètres sanguins s’améliorent : glycémie, cholestérol, triglycérides, taux d’insuline.

Parallèlement la dépense d’énergie de l’organisme diminue peu à peu : respiration, rythme cardiaque, pression artérielle. Tout s’abaisse et se ralentit.

Le système digestif est également mis au repos.

 

Le jeûne aurait donc la capacité de stimuler les forces curatives de l’organisme.

Mais comment mesurer cette capacité ?

Un professeur Russe, le Pr Sergeij Osinin, pneumologue, spécialiste de l’asthme bronchique a fait jeûner 10 000 patients asthmatiques.

40 ans de pratique du jeûne et pas un seul accident constaté.

Parmi les études qu’il a menées, ce professeur pointe les changements des cellules de la muqueuse des bronches.

Après 12 jours de jeûne il n’y a plus d’histamine dans les cellules des muqueuses des bronches.

Les cellules se sont remplies de lipides et les spasmes ont disparu.

Ces données sont uniques car la question n’a jamais été posée de cette manière. Et donc il n’existe pas d’équivalent au monde. On a étudié à la fois les changements généraux dans le corps et les changements locaux. Et on a vu disparaître les matières qui provoquent les œdèmes et les inflammations.

L’asthme bronchique est une maladie chronique et elle ne peut selon la médecine officielle être guérie, juste être contenue. De nombreux patients sont condamnés aux inhalateurs ou aux médicaments chimiques qui soulagent provisoirement leur état. Les travaux d’Osinin montrent qu’on peut échapper à cette fatalité. Le pneumologue a analysé les effets à long terme. L’étude porte sur 1000 patients. Après 7 ans, l’amélioration perdure pour 50 % des malades, ceux qui ont adopté après le jeûne de bonnes habitudes alimentaires. Plusieurs cures ont parfois été nécessaires. 10 à 15 % sont totalement guéris.

Des quatre coins de l’union soviétique, les données expérimentales se sont accumulées, avec une ambition : inscrire le jeûne dans une politique de santé publique.

L’Académie des sciences a validé les résultats et les a rassemblé dans d’imposants recueils jamais traduits. Malgré l’ampleur de ces travaux sans équivalent au monde, la richesse des descriptions cliniques, et le nombre de maladies étudiées, il reste quelques zones d’ombre.

Oui les résultats de laboratoire montrent que ça marche. Mais pourquoi ?

Comment se mettent en route les mécanismes qu’on appelle la sano-génèse ?

Les Médecins Russes ne savent y répondre. La réponse viendra-t-elle de l’Ouest ?

Ici, aucun État n’a financé de telles recherches. L’industrie pharmaceutique n’y accorde évidemment aucun crédit. Il existe pourtant une pratique du jeûne, pratique en expansion, qui s’invite depuis peu sur le terrain politique et scientifique.

En Allemagne 15 à 20 % de la population déclare avoir jeûné.

Le plus ancien centre de jeûne a été créé sur les rives du lac de Constance, il y à près de 60 ans.

2000 personnes séjournent chaque année dans cette clinique dont la renommée a dépassé les frontières.

On y vient soulager les maladies chroniques mais aussi en prévention et combattre les facteurs de risque comme l’hypertension, le diabète ou l’obésité. Jeûner, c’est un peu remettre les compteurs à zéro.

Et si on ne sert pas que de l’eau mais des soupes légères de légumes ou des jus de fruits 2 fois par jour. Ces 250 calories journalières adoucissent les crises d’acidose et rendent les premiers jours plus faciles.

Le Dr Otto Buchinger, fondateur de cette cure, médecin militaire, atteint de rhumatisme articulaire aigu et condamné par la médecine officielle s’est guéri grâce à 2 jeûnes successifs. Ce rétablissement spectaculaire l’a poussé à étudier les possibilités thérapeutiques du jeûne et

à créer un centre de soins, devenu aujourd’hui une référence en Allemagne.

Les cures durent entre une et trois semaines.

Le Dr Stefan Drinda, médecin rhumatologue à la clinique Buchinger dit : « On a montré qu’en jeûnant, on a besoin de moins d’anti-inflammatoires non stéroïdiens. »

La rupture du jeûne est délicate et doit se faire progressivement.

On doit se réhabituer lentement à la nourriture.

La période de ré-alimentation est très encadrée

Dr Francoise Wilhelmi de Toledo, directrice de la clinique Buchinger : « Aujourd’hui on a un marché extrêmement juteux de la maladie et surtout des maladies qui deviennent chroniques. On devrait créer un véritable marché de la santé et le jeûne en ferait partie ».

Faire du jeûne un pilier du marché de la santé, ce serait s’opposer à l’emprise de la chimie sur la maladie et rogner les marges des compagnies pharmaceutiques, on en est loin.

En Allemagne, la pratique du jeûne s’installe petit à petit dans la pratique officielle des hôpitaux publics.

Le Pr Andreas Michalsen, chef de service de rhumatologie de l’hôpital de la charité à Berlin a fait jeûner 500 patients et mené des études sur les effets du jeûne sur ses malades. Le taux de sérotonine, souvent appelée hormone du bonheur, est augmenté. Il a observé une amélioration de l’humeur des patients qui jeûnaient. Il a constaté une diminution des douleurs et une meilleure sensibilité des récepteurs à l’insuline. Il a également montré que les jeûneurs se montraient davantage prêts à adopter après le jeûne une vie plus saine et donc propice à un maintien en bonne santé. Si j’avais fait ces études avec un nouveau médicament, et si j’avais obtenu ces résultats, je recevrai chaque jour de multiples propositions, des aides financières, de l’argent pour la recherche. Concernant le jeûne, on dit que c’est intéressant, mais on n’encourage encore pas vraiment cette recherche.

C’est très facile pour les sceptiques et les détracteurs de dire qu’il n’y a pas encore assez d’études, quand on sait qu’aucune aide financière n’est justement accordée pour financer ces études.

Nous avons besoin de deux ou trois grandes études pour les rhumatismes, l’arthrite rhumatismale, le diabète et l’hypertension. Trois études pour convaincre. Pour montrer que le jeûne a toute sa place dans l’arsenal thérapeutique, au même titre que les médicaments.

 

Les détracteurs du jeûne ne cessent de brandir un argument péremptoire:  ce serait dangereux.

On ne peut pas faire d’études pour fixer de limites du jeûne chez l’homme.

L’étude de la faune sauvage aide à comprendre les mécanismes du jeûne et d’en définir ses limites.

Le manchot empereur pratique le jeûne de manière spontanée dès qu’il retrouve sa colonie sur la banquise. Quand il couve son oeuf, le mâle est capable de se priver de nourriture pendant quatre mois. Faculté extraordinaire dit Yvon le Maho, du CNRS de Strasbourg, membre de l’académie des Sciences. Le manchot empereur est un jeûneur professionnel. Aurait-il des mécanismes que les autres animaux et l’homme n’auraient pas ?

Le jeûne peut être dangereux car l’organisme puise sur ses réserves de protéines (muscle et cœur). Lorsque la moitié des protéines ont disparu, c’est la mort.

Pendant la plus grande partie du jeûne, les protéines fournissent seulement chaque jour 4 % de la dépense énergétique, les 96 % restants étant fournis par les lipides.

L’organisme s’adapte donc parfaitement. Ils économise donc ses protéines.

 

On peut donc diviser le jeûne en trois étapes.

1/ Le corps épuise en 24 heures sa réserve de glucose puis il en fabrique à partir des réserves protéiques

2/ Débute alors une deuxième phase pendant laquelle il va économiser ses protéines et utiliser en priorité les lipides. Cette phase peut durer très longtemps selon les réserves de lipides disponibles. Chez le manchot elle peut atteindre les 100 jours sans problème.

Les réserves s’épuisent petit à petit

3/ Quand 80 % du stock de graisse a disparu, les protéines ne sont plus économisées, l’animal entre en phase 3 : il doit se ré-alimenter avant qu’il ne soit trop tard.

 

Le mécanisme est-il identique chez les autres animaux ?

Comment les rats, qui ne sont pas des jeûneurs professionnels, vont il s’adapter au jeûne ?

Leurs protéines s’épuiseraient-elles plus vite que celles des manchots ?

Les résultats sont comparables : pendant la phase 2, Le rat économise ses protéines de la même manière que le manchot.

Un des mécanismes fondamentaux du jeûne qui permet de survivre longtemps à la privation de nourriture, est un mécanisme commun.

Cette observation ouvre une perspective inattendue aux conséquences immenses.

Le jeûne est donc une adaptation qui a existé dès les premiers temps de la vie sur Terre et qui, du moins dans les limites que l’on a défini, ne présente aucun danger.

Des travaux scientifiques ont montré qu’un adulte d’ 1m70 pesant 70 kg possède environ 15 kg de réserves de graisse, de quoi tenir s’il est en bonne santé, 

Dans l’histoire de l’humanité, les périodes de jeûne ont été le lot commun.

La situation que nous avons aujourd’hui, repas réguliers, frigo rempli, n’est historiquement pas normale. Il n’est pas étonnant que le corps rencontre des difficultés quand il ne jeûne pas et qu’il mange sans cesse.

Notre patrimoine génétique semble être moins adapté à cette situation qu’au jeûne.

Ainsi notre organisme semble être mieux équipé pour supporter la carence de nourriture que l’excès.

Le jeûne ne ferait donc que réactiver des réflexes ataviques ancrés dans la mémoire du corps ?

Cette capacité serait-elle donc inscrite dans le patrimoine génétique ?

 Des chercheurs ont démontré que réduire l’alimentation d’un animal sur une longue durée lui permet de vivre plus longtemps et en meilleure santé.

Le jeûne pourrait protéger l’organisme contre toute sorte de toxiques.

Valter D.Longo, chercheur et Professeur de biogérontologie, à l’Université de Californie (USC)

Il prend des souris atteintes de cancer et les sépare en 2 groupes :

Le premier groupe nourri normalement, le second groupe jeûnant 48 heures.

C’est difficile d’imaginer que vous pouvez supprimer la nourriture de quelqu’un et qu’il devienne plus fort.

Il injecte ensuite aux souris de fortes doses de chimiothérapie, des doses de trois à cinq fois supérieures à celle autorisées chez les humains. Des doses qui devraient provoquer des effets secondaires dévastateurs. Toutes les souris qui ont jeûné sont vivantes, et celles qui ont mangé sont mortes.

Les journalistes s’emparent de ses recherches et publient :  le jeûne protégerait des effets secondaires de la chimiothérapie.

Les recommandations officielles au contraire prônent d’augmenter la ration calorique et protéique avant les chimiothérapies.

Fonds publics et fonds privés affluent pour étendre l’étude car ici le jeûne ne remplace pas les médicaments. Grâce à la diminution des effets secondaires, il permettrait même d’augmenter les doses de chimiothérapie.

Une juge de Los Angeles à l’annonce d’un cancer du sein et à la lecture des travaux de Longo décide de jeûner cinq jours avant sa première séance de chimiothérapie.

Elle se sent bien et peu continuer à travailler :  pour les deux séances suivantes son oncologue la persuade de ne pas jeûner : Elle supporte très mal la chimiothérapie, se sent si mal qu’elle décide alors de jeûner avant les deux dernières séances de chimio.

De nouveau, elle se sent beaucoup mieux. Elle dit avoir eu beaucoup moins d’effet secondaire avoir été beaucoup moins fatiguée et que ses neurones ont été moins atteints que celles de ses amies qui n’ont pas jeûné. Fatigue, nausées et migraines sont beaucoup moins importantes chez ceux qui ont jeûné.

Par quel mécanisme le jeûne protège-t-il donc les cellules saines ?

Le jeûne provoque un changement de l’expression des gènes. Après 2 jours de jeûne, Longo constate un changement radical de l’expression des gènes : certains sont surexprimés, d’autres sous exprimés. Les gènes modifient les fonctions des cellules, celles-ci se mettent en mode de protection. Bouleversement total très rapide comme si cette capacité provenait d’une mémoire très ancienne. Les cellules normales ayant appris toutes les leçons de 3 milliards d’années d’évolution,  se mettent en mode de protection. Les cellules doivent le faire car il y a peu de nourriture, peu de glucose, elles doivent se protéger. Et la chimiothérapie est une des choses dont elles doivent se protéger.

Les cellules se protègent donc par un réflexe atavique.

Après deux jours de jeûne, les gènes de la cellule cancéreuse s’expriment de manière opposée à ceux de la cellule saine. Les cellules cancéreuses ont subi des mutations génétiques : elles ont perdu la mémoire de l’évolution. Les mécanismes de protection ne se mettent pas en place.

Les cellules cancéreuses détestent cet environnement du jeûne, où il y a peu de sucre, peu de facteurs de croissance.

Donc non seulement elles ne sont pas protégées, mais elles deviennent plus sensibles à la chimiothérapie. Elles peuvent mourir ou en tout cas leur croissance est ralentie.

Le jeûne peut ralentir leur croissance même sans chimiothérapie.

Pour les cellules cancéreuses le jeûne se révèle donc un cauchemar.

 

Jeûner avec le Docteur Trotta pour guérir.
Résumé de l’émission d’Arte sur le jeûne, fait par le Dr Pascal Trotta pour mieux expliquer et comprendre les bienfaits du jeûne.

www.dr-trotta.fr

Tel 05 54 54 44 43

 

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